Mme de Maintenon, Marguerite de Caylus et
d'autres dames y participaient aussi.
Il était bon de rire après l'hiver rigoureux que
nous avions passé dans notre maison mal chauffée et humide. […]
Nous remplacions donc les velours et les damas
censés arrêter le froid extérieur par des voiles légers comme l'air et le
soleil du printemps qui allaient bientôt purifier notre maison. Puis nous
échangions nos bas de drap contre des bas de fil et nos gants de laine contre
des mitaines. Nous rendions notre cape chaude afin qu'elle soit nettoyée pour
l'hiver prochain.
Nous savourions cette journée où le règlement de
notre maison était mis entre parenthèses. Dès le lendemain, la règle du silence
et du recueillement reprendrait ses droits. Mais comme nous avancions vers les
beaux jours, nous étions toutes de bonne humeur. »
Gertrude et le Nouveau Monde, p. 159-160